Les aliments riches en fer pour les bébés : Guide à l’usage des parents

Auteure : Jessica D’Argenio Waller, M. Sc., ICS, LDN

Pour les parents, veiller à offrir une alimentation optimale à leur enfant peut ressembler à un travail à temps plein. Après tout, chaque routine alimentaire est différente, et ce qui a fonctionné pour un bébé pourrait ne pas fonctionner pour un autre. Lorsque votre bébé commence à manger des aliments solides, et surtout lorsqu’il est sevré du lait maternel ou des préparations commerciales pour nourrissons, vous devrez peut-être commencer à accorder davantage d’attention à certains nutriments dans son alimentation, comme le fer, afin de garantir son bon développement. Le fer joue un rôle essentiel dans la croissance de son cerveau et de son corps. Mais quelle est la quantité de fer dont votre bébé a besoin, et quels aliments pour bébés riches en fer devriez-vous introduire dans son alimentation? Voici ce qu’il faut savoir.  

Le rôle de la nutrition dans la première année de vie de votre bébé

On ne saurait trop insister sur l’importance de la nutrition au cours de la première année de vie de votre bébé. Votre enfant est une petite éponge qui absorbe tout ce qui l’entoure et qui grandit, se renforce et acquiert de nouvelles habiletés chaque jour; il évolue sans cesse! En répondant aux besoins nutritionnels de votre bébé, vous posez les jalons d’un développement sain. Mais il n’est pas nécessaire de suivre un cours intensif sur la nutrition infantile pour y parvenir. Voici un aperçu de l’alimentation de votre bébé au cours de sa première année de vie.

De la naissance à 6 mois

Pendant ses six premiers mois de vie, votre bout de chou n’a besoin que de lait maternel ou de préparation commerciale pour nourrissons, ou d’une combinaison des deux. Si vous ne donnez que du lait maternel à votre bébé, votre pédiatre vous recommandera probablement de lui donner un supplément de vitamine D. Demandez-lui également si votre bébé peut bénéficier d’un supplément de fer au cours de ces premiers mois (les bébés prématurés peuvent avoir besoin de plus de fer que les bébés nés à terme). Mais sachez que presque toutes les préparations commerciales pour nourrissons sont fortifiées avec du fer.

Selon l’American Academy of Pediatrics (AAP), il est recommandé de donner aux bébés nourris exclusivement au sein un supplément de fer lorsqu’ils atteignent l’âge de 4 mois, au moins jusqu’à ce qu’ils puissent commencer à manger des aliments solides riches en fer. En effet, le lait maternel est naturellement pauvre en fer, et les réserves de fer de votre bébé à la naissance s’épuisent à cet âge alors que ses besoins en fer augmentent.

De 6 à 12 mois

Une fois que votre bébé a atteint l’âge de 6 mois, vous pouvez commencer à introduire des aliments solides dans son alimentation. C’est à cette période que son palais en plein développement est le plus à même d’explorer de nouveaux goûts, saveurs et textures. Cela dit, votre bébé de moins de 12 mois devrait tirer la majorité de ses calories du lait maternel ou de la préparation commerciale pour nourrissons, mais il est tout de même important qu’il s’habitue à manger des aliments solides et à goûter de nouveaux aliments, en particulier des aliments riches en fer, à l’approche de son premier anniversaire.

N’oubliez pas que si votre bébé est exclusivement nourri au sein, il est important de privilégier les aliments riches en fer. Selon le CDC, les besoins en fer des bébés nourris principalement à l’aide de préparations commerciales pour nourrissons seront probablement satisfaits pendant les 12 premiers mois de leur vie, mais n’oubliez pas de demander à votre pédiatre quels sont les besoins particuliers de votre bébé.

Quel est le rôle du fer?

Le fer est un minéral nécessaire à la fabrication d’une protéine appelée « hémoglobine », qui aide les globules rouges à acheminer l’oxygène dans l’organisme. Il joue aussi un rôle dans le développement du cerveau pendant la petite enfance et l’enfance. Un manque de fer est désigné sous le terme de « carence en fer », laquelle peut évoluer vers une anémie ferriprive, une affection qui entraîne fatigue et faiblesse, ainsi que des problèmes de développement et des difficultés d’apprentissage, comme des troubles de la concentration et une faible capacité d’attention.

De quelle quantité de fer mon bébé a-t-il besoin?

Pendant la grossesse, les bébés accumulent des réserves de fer dans leur organisme grâce au sang de leur mère. Selon le CDC, cette réserve de fer dure environ 6 mois. Après cette période, les bébés qui ne sont pas principalement nourris avec des préparations commerciales pour nourrissons auront besoin d’une source externe de fer, car celui-ci n’est pas transmis efficacement par le lait maternel.

Voici les taux de fer journaliers recommandés pour chaque groupe d’âge :

• De 7 à 12 mois : 11 milligrammes (mg)
• De 1 à 3 ans : 7 mg
• De 4 à 8 ans : 10 mg
• De 9 à 13 ans : 8 mg
• De 14 à 18 ans : 11 mg (garçon); 15 mg (fille)

Pour souligner l’importance du fer dans l’alimentation des nourrissons : vous pouvez constater que les bébés de moins d’un an ont besoin d’autant de fer que les adolescents et adolescentes! Pendant les périodes de forte croissance et de développement, comme la petite enfance et la puberté, les besoins en fer augmentent. C’est pourquoi il est essentiel de veiller à donner à votre bout de chou des sources alimentaires riches en fer (voir les suggestions ci-dessous) pour l’aider à absorber la quantité de nutriments nécessaire à un développement sain.

Mais il n’est pas nécessaire que votre bébé reçoive en une seule fois la totalité de l’apport journalier recommandé en fer; cet apport peut être réparti sur une journée entre les repas et les collations.

À titre de référence, voici la quantité de fer contenue dans certains aliments courants adaptés aux bébés :

• ½ tasse de céréales = 1,8 mg de fer
• 1 once de bœuf haché cuit = 0,83 mg de fer
• ¼ tasse de céréales d’avoine enrichies pour nourrissons = 6,8 mg de fer
• ½ tasse de purée de patates douces = 1,2 mg de fer

Quand est-il nécessaire de donner des suppléments de fer à votre bébé?

Votre médecin pourra vous aider à déterminer si votre bébé a besoin d’un supplément de fer à n’importe quel moment de sa première année. En revanche, il est utile de surveiller les signes de carence en fer chez votre enfant afin d’en parler à votre médecin et d’y remédier dès que possible.

Symptômes de carence en fer chez les bébés

• Prise de poids lente
• Peau pâle
• Baisse d’appétit
• Irritabilité

Si votre nourrisson souffre d’une anémie ou d’une carence en fer, votre médecin peut vous recommander un supplément de fer. Il se présente généralement sous la forme d’une goutte liquide que vous pouvez ajouter au biberon ou placer sur le mamelon lors de l’allaitement. Comme les suppléments de fer peuvent être toxiques à fortes doses, vous devez travailler avec votre pédiatre pour établir une posologie sécuritaire en fonction de son âge et de son poids. Mais ne vous inquiétez pas : il est peu probable que votre bébé tire trop de fer de sources alimentaires.

Les aliments riches en fer pour les bébés

Il existe deux types de fer :

Le fer héminique : présent dans les viandes et les produits animaux, le fer héminique est plus facilement absorbé par l’organisme.

Le fer non héminique : provient de sources végétales telles que les légumineuses, les légumes et les céréales.

Il est possible d’augmenter la biodisponibilité du fer non héminique en associant ces aliments à d’autres aliments riches en vitamine C. Par exemple, les épinards, source de fer non héminique, peuvent être associés à des fraises, source de vitamine C. Vous pouvez également opter pour un filet de jus de citron.

Voici quelques aliments riches en fer pour les bébés :

• Céréales pour nourrissons fortifiées avec du fer, comme les flocons d’avoine, l’orge ou les céréales mélangées
• Galettes de bœuf haché, de poulet ou de dinde
• Thon ou saumon en conserve mélangé à du yogourt nature
• Lentilles cuites à l’étouffée mélangées à de la purée de carotte ou de patates douces
• Purée de haricots blancs aux courgettes et au citron
• Pâtes enrichies à la sauce tomate
• Petits pois entiers, écrasés ou en purée
• Flocons d’avoine mélangés à du beurre de noix crémeux
• Pouding au chia mélangé à de la purée de pomme et de banane
• Purée de betteraves aux pommes et au citron

Certaines recherches ont révélé qu’en cuisinant régulièrement dans une poêle en fonte, vous pouvez également apporter une petite quantité de fer à l’alimentation de votre famille.

Trouver l’équilibre entre les collations et les repas

Votre bébé grandit chaque jour, et ses besoins nutritionnels évoluent légèrement au fil de sa croissance. C’est pour cette raison qu’il est primordial de proposer à votre enfant un large éventail d’aliments. En effet, en plus de fournir des nutriments essentiels, une alimentation variée contribue au développement du palais de votre bébé en lui permettant d’explorer des textures et des goûts différents et d’acquérir des habitudes alimentaires saines pour l’avenir.

Il est essentiel d’équilibrer les collations et les repas principaux pour que votre bébé satisfasse ses besoins nutritionnels tout au long de la journée. Un repas est copieux et se compose généralement de plusieurs groupes d’aliments, tandis qu’une collation est souvent constituée d’une petite portion et permet de se concentrer sur un ou deux groupes d’aliments. Par exemple, un repas peut être composé de purée de légumes, de viande cuite et de céréales pour nourrissons, tandis qu’une collation peut être composée de bananes écrasées ou de purées ou d’anneaux de maïs doux Little Bellies!

Les collations riches en fer sont particulièrement importantes pour la croissance des bébés. Voici quelques suggestions adaptées aux différents groupes d’âge.

De 6 à 8 mois :

• Céréales pour nourrissons fortifiées avec du fer
• Œufs durs écrasés
• Purée de mangue

De 9 à 11 mois :

• P’tits bâtonnets patates douces biologiques Little Bellies
• Thon en boîte mélangé à de l’avocat
• Flocons d’avoine mélangés à du beurre de noix crémeux

De 12 à 24 mois :

• Crêpes à la citrouille
• Pouding au chia avec une garniture de fruits
• Rôties aux grains entiers recouvertes d’une fine couche de beurre de noix crémeux

Il est important de considérer les collations comme des compléments aux repas habituels, et non comme des substituts. Les collations permettent de combler les carences nutritionnelles et de gérer la faim entre les repas, mais elles ne doivent pas perturber l’appétit de votre enfant lors des repas principaux.

Mais comme toujours, en ce qui concerne les portions et la fréquence des repas, il est essentiel de lire les signaux de votre bébé. Les bébés émettent des signaux de faim et de satiété de façon innée. Les signes de faim peuvent consister à ouvrir la bouche, à se pencher en avant ou à tendre la main vers la nourriture. Les indices de satiété consistent souvent à se détourner de la nourriture, à fermer la bouche ou à repousser la nourriture. En prêtant attention à ces signaux et en réagissant en conséquence, vous pouvez aider votre enfant à développer des habitudes alimentaires saines.

Encourager des habitudes alimentaires saines

Nous comprenons : l’élaboration de la routine alimentaire de votre bébé demande beaucoup de patience, de créativité et de flexibilité. Voici quelques derniers conseils pour vous aider dans votre démarche :

1. Proposez à votre bébé des aliments aux couleurs, aux textures et aux saveurs diverses dans son alimentation pour lui permettre de développer son palais.
2. Faites preuve de persévérance, mais aussi de douceur lorsque vous introduisez de nouveaux aliments dans la routine alimentaire de votre bébé. Il faut parfois effectuer plusieurs tentatives pour qu’un bébé accepte un nouvel aliment.
3. N’oubliez pas que la taille des portions pour les bébés et les jeunes enfants est beaucoup plus petite que pour les adultes. Commencez par de petites portions, et laissez votre enfant vous guider.
4. Passez progressivement aux repas familiaux, en adaptant les textures et les assaisonnements si nécessaire, afin de promouvoir des habitudes alimentaires inclusives.

En tant que parent, vous jouez un rôle important dans la promotion d’une attitude positive à l’égard de la nourriture chez votre enfant. Il s’agit de donner l’exemple de comportements alimentaires sains, de faire du repas une expérience sociale et agréable (et surtout, exempte de pression!), de ne pas étiqueter les aliments comme étant « bons » ou « mauvais » et de faire participer votre enfant à la préparation des aliments et à des jeux adaptés à son âge afin de susciter son intérêt. Et le plus important? Faites preuve de souplesse : consultez votre pédiatre si nécessaire et essayez de vivre pleinement cette merveilleuse étape du développement de votre bébé.