Introduction des aliments solides chez le bébé : un guide pour les parents

Temps de lecture:

Introducing solids: a guide for parents

Au moment où vous pensez qu’une routine s’est installée en ce qui concerne l’alimentation lactée, une autre grande étape au niveau de l’alimentation de votre jeune enfant s’apprête à être franchie! L’introduction des aliments solides constitue en effet le prochain jalon. Ce parcours rempli d’excitation et d’anticipation s’accompagne aussi d’un soupçon d’incertitude pour les parents. Tandis que vous vous lancez dans cette aventure, nous sommes là pour vous guider à chaque étape, en répondant à vos préoccupations et en célébrant l’importance de cette transition.

Importance de l’introduction des aliments solides

L’introduction des aliments solides correspond à une phase cruciale pour l’alimentation et la croissance de votre bébé. Si le lait maternel ou les préparations pour nourrissons fournissent des nutriments vitaux jusqu’à l’âge de 12 mois, les aliments solides offrent un éventail plus large de saveurs et de textures pour soutenir le développement des muscles oraux et digestifs essentiels et nécessaires afin d’apprendre comment manger. Vous avez peut-être déjà entendu cette phrase : « Avant un an, la nourriture, c’est juste pour le plaisir. » Même si cette phrase comporte une part de vérité, nous tenons à souligner que la nourriture n’est pas JUSTE pour le plaisir. Elle est aussi importante pour aider à répondre aux besoins en apports nutritionnels tels que, entre autres, le fer, le zinc, la choline, les lipides et les glucides! Une phrase plus exacte pourrait être libellée comme suit : « Avant un an, la nourriture, c’est pour le plaisir, l’exploration et la croissance. » Proposer divers aliments doit être la priorité tout en gardant à l’esprit que ce processus prend du temps!

Éprouver des émotions contradictoires au cours de cette transition est complètement normal pour les parents. Vous ressentirez peut-être de l’excitation à observer les réactions de votre bébé devant de nouveaux aliments, mais aussi de l’inquiétude en ce qui concerne sa sécurité et les valeurs nutritives. Souvenez-vous que vous n’êtes pas un cas unique et que beaucoup de parents vivent des expériences similaires.

Signes qui montrent que votre bébé est prêt

Le lait maternel ou les préparations pour nourrissons devraient être la source principale d’alimentation durant les six premiers mois. Les bébés qui commencent à manger des aliments solides trop tôt présentent des signes de troubles digestifs. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires sur le développement intestinal. La plupart des organisations spécialisées en nutrition pédiatrique, dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’American Academy of Pediatrics (AAP), la Société canadienne de pédiatrie, ainsi que les dernières recherches en matière de nutrition concluent que beaucoup de bébés manifestent des signes qui montrent qu’ils sont prêts à se nourrir d’aliments solides vers l’âge de 6 mois.

Ces signes peuvent inclure :

  • S’asseoir avec un soutien minimum (ou de façon autonome pendant deux secondes). Votre bébé n’a pas besoin d’être capable de s’asseoir lui-même, mais il doit démontrer qu’il a un bon contrôle de son dos et de sa nuque. Si votre bébé est petit, mais manifeste tous les autres signes indiquant qu’il est prêt et qu’il « se penche » dans sa chaise haute, utiliser une petite serviette roulée ou un petit coussin peut éventuellement aider.
  • Montrer de l’intérêt pour vos repas. Votre bébé vous observe-t-il pendant que vous êtes en train de manger? Cherche-t-il à s’emparer de votre nourriture?
  • Porter des objets à sa bouche. Il est important que les bébés puissent atteindre des objets et les porter à leur bouche, comme un jouet-dentition par exemple. En effet, cela peut les aider dans leur processus d’apprentissage vers l’alimentation autonome.

Une idée fausse communément répandue est que les bébés ont besoin d’avoir des dents pour commencer à manger des aliments solides. Les dents des bébés commencent à sortir plus ou moins tôt. S’il fallait attendre que chaque jeune enfant ait des dents, certains ne commenceraient pas à se nourrir avec des aliments solides avant l’âge de 10 mois. Ces derniers n’auraient pas accès à des apports nutritionnels vitaux comme le fer. Les dents des bébés se trouvent sous leurs gencives et fournissent suffisamment de rigidité pour que l’enfant puisse mâcher en toute sécurité et manger des aliments mous.

Réaliser que chaque bébé suit son propre calendrier pour être prêt à manger une alimentation solide est primordial. De même, certains facteurs peuvent varier lorsque vous introduisez une alimentation solide si, par exemple, votre enfant est né prématurément ou présente des problèmes de santé. Veuillez toujours consulter votre prestataire de soins de santé pour obtenir un soutien plus individualisé.

Se préparer à l’introduction des aliments solides

L’introduction des aliments solides n’exige pas de nombreux accessoires, mais il vous sera utile de vous procurer du matériel essentiel, comme une chaise haute, des bols, des ustensiles adaptés aux bébés et des bavoirs. Ces derniers faciliteront le processus d’alimentation et le rendront plus agréable aussi bien pour vous que pour votre bébé. Vous n’avez pas non plus besoin d’acheter une tonne de nourriture que votre famille ne consomme pas! Les meilleures découvertes pour votre bébé se produisent lorsqu’il vous imite. Alors, commencez avec des purées, des aliments écrasés ou des petites bouchées saines et adaptées au développement que vous mangez (avec certaines modifications et exceptions que nous détaillerons par la suite).

Créer un environnement confortable pour manger, en veillant à ce que votre bébé soit assis en toute sécurité dans une chaise haute. Nous ne recommandons pas les chaises hautes qui permettent de se pencher en arrière en raison des risques accrus d’étouffement qu’elles peuvent présenter pour le bébé. Idéalement, vous devez vous mettre en quête d’une chaise haute qui permet de maintenir le dos, les hanches, les genoux et les chevilles à un angle de 90 degrés.

Il est également important d’éliminer toute source de distraction et de s’attacher à faire du repas une expérience aussi plaisante qu’attrayante.

Choisir les premiers aliments à introduire

Le premier aliment que votre bébé devrait consommer fait l’objet d’une forte médiatisation et faire un choix parmi tous ceux proposés peut s’avérer difficile. Garder à l’esprit, qu’au départ, votre bébé ne mangera pas beaucoup, mais préférera plutôt explorer. Alors, puisque votre enfant débute son apprentissage, commencez par de simples purées et des aliments présentés individuellement.

Au fur et à mesure, vous souhaiterez proposer une assiette et un repas plus élaboré pour inclure :

  • Des aliments riches en fer ou en zinc (viandes, haricots, légumineuses);
  • Des aliments à forte teneur énergétique (les bons gras contenus dans l’avocat et les huiles d’olive, les glucides sains que renferment les patates douces et les aliments à grains entiers);
  • Des fruits et des légumes (il est important de les servir sous une forme ou une texture appropriée).

Choisissez une façon de procéder qui convient à la fois à votre bébé et à votre famille. Savez-vous que commencer par des aliments réduits en purée n’est pas impératif? Les bébés du monde entier sont nourris de différentes manières de façon sécuritaire depuis des siècles. Proposer de petites bouchées sécuritaires, comme celles de la gamme TEXTURES SAVOUREUSES de Little Bellies, est de plus en plus courant pour aider les bébés à apprendre à manger divers aliments consommés par la famille. Il est essentiel de noter que si vous optez pour la méthode des petites bouchées, vous devez prendre en considération les risques d’étouffement.

Nous vous recommandons de suivre un guide d’alimentation adaptée, où vous pourrez lire les signaux envoyés par votre enfant et respecter son appétit ou sa satiété pendant les repas en ne le forçant pas à finir de manger des quantités précises. Les recherches actuelles soutiennent les nombreux avantages à permettre aux bébés d’apprendre à « se nourrir seul ». Cette notion est souvent appelée « diversification alimentaire menée par l’enfant ». Cette méthode a été inventée par Gill Rapley. Elle incite votre bébé à explorer des textures et des saveurs différentes par le biais de l’alimentation autonome, en encourageant l’indépendance et le développement de la motricité fine1-8.

Introduction des aliments solides – Un processus étape par étape

L’aventure de l’introduction des aliments solides est unique pour chaque enfant. Certains s’adapteront rapidement à de nouveaux aliments, tandis que d’autres auront peut-être besoin de plus de temps pour s’y habituer. Un plan hebdomadaire ou mensuel peut vous servir de guide, mais rappelez-vous que c’est votre bébé qui donne le rythme.

Les tailles des portions et la fréquence de l’alimentation varient d’un bébé à l’autre. Puisque nous ne voulons pas le forcer à terminer une quantité spécifique (car cela peut entraîner des relations négatives avec la nourriture et l’alimentation), commencez par une à deux cuillerées à soupe de chaque aliment et proposez un supplément si votre enfant les termine. Laissez-vous guider par les signaux d’appétit et de satiété envoyés par votre bébé pour déterminer quelle quantité de nourriture proposer.

Par combien de repas devriez-vous commencer? Au début, à l’âge d’environ 6 mois, il y aura beaucoup d’explorations. Votre bébé crachera peut-être un peu de nourriture, l’écrasera et la léchera seulement ou la goûtera. C’est ainsi qu’il apprendra à manger! Ce processus prend du temps. Le premier mois d’introduction des aliments solides, nous vous conseillons de commencer avec un seul repas, puis d’ajouter lentement de plus en plus de repas à des moments qui conviennent à votre emploi du temps. Vers 9 mois, votre bébé devrait idéalement manger trois fois par jour, tout comme vous. À 12 mois, votre bébé peut manger trois repas et une à trois collations.

Si vous introduisez des aliments solides en proposant de petites bouchées, veuillez consulter la liste des risques d’étouffement les plus courants sur le site Internet du Center for Disease Control (CDC)11. En règle générale, votre bébé devrait être en mesure de mâcher facilement les aliments et, s’il a entre 6 et 8 mois, la nourriture devrait être présentée sous forme de bâtonnets ou en morceaux suffisamment gros pour être saisis avec la paume.

Les petits aliments ronds et durs, tels que les raisins et les tomates cerises, devraient être coupés en quartier.

Nous vous conseillons d’attendre, si possible, que votre enfant ait 1 à 2 ans pour introduire des aliments comme des saucisses. Si vous lui en proposez, elles doivent être aussi coupées en quartiers. Des aliments ronds et durs comme des carottes doivent être cuits jusqu’à devenir mous et être également coupés en morceaux. Si votre bébé saisit les objets entre le pouce et l’index vers 8 à 10 mois, vous pouvez commencer à proposer des aliments mous en plus petits morceaux de la taille d’un pois chiche ou d’un petit dé.

Allergies et problèmes digestifs

Les dernières études LEAP (The Learning Early About Peanut Allergy/Apprentissage rapide des allergies aux arachides) et EAT (Enquiring About Tolerance/Se renseigner sur les tolérances) recommandent d’introduire les allergènes en bas âge et bien souvent lorsque vous introduisez les aliments solides. Lorsqu’il s’agit des 9 premiers aliments allergisants, les recherches actuelles conseillent de les espacer. Introduisez-les un par un et non avec un autre nouvel allergène. Cette méthode facilite l’identification de possibles allergies ou intolérances9,10.

Familiarisez-vous avec les signes courants d’allergies et d’intolérances alimentaires, comme des éruptions cutanées, des crises d’urticaire, des vomissements ou des diarrhées. Il est essentiel d’être aux aguets, mais aussi de se rappeler que toute réaction n’est pas synonyme d’allergie.

Par exemple : Jour 1 : brocoli, jour 2 : brocoli + œuf, jour 3 : œuf + avocat. Si vous suspectez une réaction allergique, ne proposez plus ces aliments et consultez votre pédiatre. Votre pédiatre pourra en effet vous guider par rapport aux étapes et aux traitements appropriés.

Pour faire la distinction entre des adaptations digestives et de possibles intolérances alimentaires, l’observation est nécessaire. Si vous remarquez des symptômes persistants, consultez votre prestataire de soins de santé. Vous n’avez pas à vous préoccuper autant des aliments qui ne sont pas considérés comme faisant partie des 9 premiers allergènes alimentaires : Arachide, œuf, blé, noix, mollusques et crustacés, poissons, produits laitiers, soja et sésame.

Évolution de la texture des aliments

Si vers 8 à 9 mois vous avez commencé avec des aliments réduits en purée ou écrasés, passez à des aliments écrasés et à texture molle à mesure que votre bébé grandit Servez des aliments grumeleux ou moins « écrasés ». Vous pouvez également proposer des petites bouchées en forme de longs bâtonnets comme les P’tits bâtonnets Little Bellies à partir de 7 mois et le Maïs moelleux à partir de 10 mois pour aider votre bébé à apprendre à saisir de plus petits morceaux et à déplacer la nourriture dans sa bouche. Cette transition contribue à développer l’aptitude à mâcher nécessaire pour des aliments plus complexes.

Encourager de bonnes et saines habitudes alimentaires

Les parents jouent un rôle déterminant en influençant l’attitude de leur enfant envers la nourriture. Maintenez un climat positif pendant les repas, en prodiguant des encouragements et en faisant preuve de patience.

Diversifiez l’alimentation de votre bébé avec toute une gamme de fruits, de légumes, de protéines et d’aliments à grains entiers. Cette variété permet d’introduire des saveurs et des nutriments différents.

Faire participer votre bébé aux repas en famille lui permet d’observer la mise en application d’habitudes alimentaires saines. Vous devenez un modèle pour ses comportements alimentaires futurs. Votre bébé apprend à manger en vous regardant! Si vous constatez que votre bébé n’est pas réellement intéressé par la nourriture, demandez-vous : Êtes-vous en train de manger les mêmes aliments AVEC lui?

Conclusion

Alors que votre jeune enfant est en train d’apprendre à manger, rappelez-vous que cette aventure est une expérience aussi enrichissante qu’instructive. Profitez de l’excitation (et du désordre) qui en découle, sachez reconnaître vos préoccupations et faites confiance à votre instinct en tant que parent. En instaurant une bonne relation avec la nourriture et en créant une atmosphère encourageante pendant les repas, vous préparez le terrain pour toute une vie d’habitudes alimentaires saines et de repas en famille joyeux. À la santé de ce nouveau chapitre qui s’ouvre dans la croissance de votre bébé!

Auteure : Leah Hackney, RD, LD @kids.nutritionist

Photo de Derek Owens sur Unsplash

Sources

1. Fangupo, L. J., Heath, A.-L. M., Williams, S. M., Williams, L. W. E., Morison, B. J., Fleming, E. A., … Taylor, R. W. (2016). A Baby-Led approach to eating solids and risk of choking. Pediatrics, 138(4), e20160772. doi.org/10.1542/peds.2016-0772

2. Fu, X., Conlon, C. A., Haszard, J. J., Beck, K. L., von Hurst, P. R., Taylor, R. W. et Heath, A.-L. M. (2018). Food fussiness and early feeding characteristics of infants following Baby-Led Weaning and traditional spoon-feeding in New Zealand: An internet survey. Appetite, 130, 110–116. doi.org/10.1016/j.appet.2018.07.033

3. Pesch, D. (2019). Introducing complementary foods in infancy. Contemporary Pediatrics, 36(1), 6.

4. Rapley, G. (2011). Baby-led weaning: transitioning to solid foods at the baby’s own pace. Community Practitioner, 84(6), 5.

5. Rapley, G. (2015). Baby-led weaning: The theory and evidence behind the approach. Journal of Health Visiting, 3(3), 144–151. doi.org/10.12968/johv.2015.3.3.144

6. Rapley, G. A. (2018). Baby-led weaning: Where are we now? Nutrition Bulletin, 43(3), 262–268. doi.org/10.1111/nbu.12338

7. Rapley, G. et Murkett, T. (2010). Baby-Led Weaning (2nd ed.). New York, NY: The Experiment.

8. Cichero, J. A. Y. (2016). Introducing solid foods using baby-led weaning vs. spoon-feeding: A focus on oral development, nutrient intake and quality of research to bring balance to the debate. Nutrition Bulletin, 41(1), 72–77. https://doi.org/10.1111/nbu.12191

9. Du Toit, G., Roberts, G., Sayre, P. H., Bahnson, H. T., Radulovic, S., Santos, A. F., Brough, H. A., Phippard, D., Basting, M., Feeney, M., Turcanu, V., Sever, M. L., Gomez Lorenzo, M., Plaut, M., Lack, G. et LEAP Study Team. (2015). Randomized trial of peanut consumption in infants at risk for peanut allergy. The New England journal of medicine, 372(9), 803–813. https://doi.org/10.1056/NEJMoa1414850

10. Smith, H. A., Becker, G. E. et Smith, H. A. B. G. (2013). Early exposure to dietary allergens and the development of allergic diseases in children. Journal of Pediatric Gastroenterology and Nutrition, 56(5), 487-489.

11. Centers for Disease Control and Prevention. (25 février 2022) Choking hazards. Centers for Disease Control and Prevention. https://www.cdc.gov/nutrition/infantandtoddlernutrition/foods-and-drinks/choking-hazards.html

Avertissement : Les informations fournies dans ce billet de blogue ne sont données qu’à des fins informatives et ne remplacent pas un avis médical et professionnel. Veuillez toujours consulter votre prestataire de soins de santé avant de prendre une décision concernant l’alimentation et la nutrition de votre bébé.